Hérodote, Scythes, Perses & Prophétie
par William Finck
Le but de cet exposé est de montrer que si l’on n’est pas familier avec l’Histoire séculaire (dont une grande partie est contenue dans les classiques grecs), on ne peux pas comprendre vraiment les Écritures. La nation judéenne, qui comprenait surtout des « mauvaises figues » (appelés aujourd’hui « juifs »), ne fut pas dispersée avant 70 ap. J.C., comme il avait été prophétisé en Jérémie 24:8-10, 26:6, 29:17-19 et suiv., affirmé par le Christ lui-même en Luc 21:24. Lorsque Jacques en 1:1 parle des « douze tribus qui sont dans la dispersion », et, comme Josephus l’atteste, Jacques mourut avant 70 ap. J.C., il ne s’adresse pas aux soi-disant « juifs » dispersés en 70 ap. J.C., de même que les « juifs » déjà dispersés ne peuvent prétendre venir de tribus autres que celles de Juda, Benjamin et Lévi, et même de ceux-ci, une infime fraction revint s’établir en Judée à leur retour de Babylone.
Excepté pour sa longue description de l’Égypte dans le Livre 2 et ses autres incursions dans le passé, Hérodote nous donne l’histoire de la Perse couvrant les règnes de cinq rois : Cyrus (1.46), Cambyse (2.1), Pseudo-Smerdis (3.67), Darius (3.88) et Xerxès (7.5). Ces rois sont exactement les mêmes rois dont parle Daniel notre prophète dans Daniel 11:1-2.
Alors que l’A.V. 1 dit « Darius le Mède » (un satrape de Babylone), la LXX est traduite : « Et moi, dans la première année de Cyrus, je me tins là pour l’aider et le fortifier ». De toute façon les archives sont claires, Cyrus était roi de Perse lorsque Daniel écrivait ces derniers chapitres. 11.2 continue : « . . . il s’élèvera encore trois rois en Perse ... » (nous avons donc Cambyse, Pseudo-Smerdis et Darius qui de fait commença la guerre contre les Grecs et fut défait à la bataille de Marathon), « . . . et le quatrième deviendra riche de grandes richesses plus que tous, et quand il sera devenu fort par ses richesses, il excitera tout contre le royaume de Javan ». Xerxès, le quatrième roi de Daniel, non seulement envahit la Grèce, démolissant Athènes elle-même, mais incita aussi les Phéniciens de Carthage (avec leurs frères Ibériens et d’autres – Hérodote 7.165) à attaquer les Grecs de Sicile au même moment. Lorsque Xerxès est défait, Hérodote – ayant accompli son témoignage sur cette guerre – termine son Histoire.
Sur le sort des « dix » tribus : II Esdras 13:39-45 et Antiquités de Josephus 8:11:1, 10:9:7 et 11:5:2. Non seulement les Ariens et les Parthes au-delà de Babylone répondent à la description « au-delà de l’Euphrate », mais de même pour les Arméniens, Ibériens, Saces, Massagètes et tous les Scythes qui s’aventurèrent jusqu’aux côtes de la Mer Noire et de la Mer Caspienne et jusqu’au Caucase.
Osée en 12:10 dit des Israélites déportés par les Assyriens : « Et moi, l’Éternel ton Dieu dès le pays d’Égypte, je te ferai encore habiter sous des tentes, comme aux jours de la fête solennelle ». Non seulement nous avons des descriptions par Hérodote des Scythes vivant dans de telles conditions (4.46), mais leur nom même, « Scythe », peut certainement être tiré du mot hébreu signifiant « tabernacle » ou « tente », succoth. Strabon nous dit que plus de 400 ans plus tard, les Scythes et les Scythes Germains vivaient toujours de cette façon (7.1.3, 11.2.1) ! Ça n’a aucun sens que des gens qui devinrent rapidement – et qui sont toujours – les plus grands ingénieurs au monde, vivent aussi longtemps sans maison ou sans ville – excepté que le prophète l’avait prédit.
Hérodote, en 4.61, décrit l’utilisation par les Scythes d’os d’animaux comme combustible, et Rawlinson, dans ses notes, compare avec Ézéchiel 24:5 (« et mets aussi les os en tas dans le fond »). Plus saisissant encore, Hérodote dit que les Scythes « n’utilisent jamais le porc pour aucun usage » et qu’ils ne les élèvent pas (4.63), quoiqu’il est évident que cela avait changé du temps de Strabon (4.4.3), et Hérodote décrit aussi un mode scythe de divination par des fagots et des baguettes, ou bâtons, que l’on peut comparer (comme le fait ici aussi Rawlinson) avec Osée 4:12 (« mon peuple interroge son bois, et son bâton est son oracle ») et Tacite, Mœurs des Germains, 10.
Strabon (11.3.6, 11.4.7) discute certaines coutumes chez les Ibériens et les Albaniens du Caucase qui ressemblent beaucoup à celles décrites dans l’Ancien Testament, et Hérodote décrit même des procédures sacrificatoires chez les Magi et les Perses ressemblant étrangement à celles décrites dans le Lévitique (1.132). Dans bien des cas, de la Gaule à l’Inde, la prêtrise appartenait à une tribu particulière, comme par exemple les Magi (Hérodote, 1.101, 140), une pratique que l’on trouve aussi parfois chez les Grecs (les Arcadiens : cf. Strabon 8.3.25). Tout comme les Perses n’auraient pas sacrifié sans un Magus (Hérodote 1.132), les Celtes ne l’auraient pas fait sans un Druide (Strabon 8.3.25). Chez les Grecs également, le porc était considéré impur et était accepté uniquement comme sacrifice dans certains temples d’Aphrodite (Strabon 9.5.17).
Sur une carte se trouvant dans les récits de Diodorus Siculus, trouvée dans le volume 2 de sa Bibliothèque Historique (édition de la Harvard Loeb Library), nous voyons plusieurs branches des Scythes, surtout les Sakae et les Massagetae, les Sogdiens et les Tokhariens, habitant aux environs de la rivière Iaxartes au nord des sources de l’Indus. Leur localisation est confirmée par les témoignages de Hérodote et de Strabon. Les Massagetae et les Sakae furent parmi les dernières tribus à être entrés en Europe, comme Sharon Turner, dans son History of the Anglo-Saxons, le montre en traçant les diverses tribus à travers le continent.
Quand on a remarqué l’habitat premier de ces tribus de Scythes (et nous réalisons que les « rivières d’Éthiopie » dans la Bible signifient en fait les « rivières de Cush » et celles de la partie orientale, ou Hindu-Kush), alors seulement Sophonie peut être compris, en 3:10 où il écrit : « D’au-delà des fleuves de l’Éthiopie [Cush], mes suppliants, la fille de mes dispersés, apporteront mon offrande ». Il ne peut parler que des Massagetae, Sakae et de leur parentèle - les dispersés d’Israël ! C’est à ces tribus que le Royaume de Yahweh 2 serait donné (Michée 4:8, Dan. 2:44, Matt. 21:43), et plus les dispersés voyageraient loin de la Mésopotamie, plus la nation qu’ils deviendraient serait forte et durable (Michée 4:7, Ésaïe 41).
La description d’Hérodote d’une Europe du nord stérile (5.9-10 et suiv.) et les preuves de l’émigration vers l’ouest des Scythes, Germains et Celtes pour aller y habiter, nous rappelle Deut. 32:8 : « Quand le Très-Haut partageait l’héritage aux (Genèse 10) nations, quand il séparait les fils d’Adam, il établit les limites des peuples (adamiques) selon le nombre des fils d’Israël ». Pourtant les Thraces proclamaient que « la contrée au-delà de l’Ister (bas-Danube) est possédée par les abeilles [note de Rawlinson : ’moustiques’] et il en résulte qu’il est impossible d’y pénétrer plus avant » (Hérodote 5.10). Je suspecte en fait qu’il existait des raisons, à part les moustiques, pour lesquelles les Thraces furent repoussés [note : Exode 23:28 et Sagesse de Salomon 12:8 dans les apocryphes].
Ésaïe 10:5-16 prédit la destruction de l’Assyrie. 10:17-18, 10:20-27 et 11:16 nous assure pleinement que les Israélites seront très activement impliqués dans cette destruction. Ésaïe 14:24-27 mentionne encore une fois cette destruction. Hérodote relate que les Mèdes étaient déjà en guerre contre les Assyriens lorsque les Scythes envahirent la Médie durant le règne du roi mède Cyaxares (625-585 av. J.C., selon la chronologie d’Hérodote). Les Scythes empêchèrent les Mèdes de détruire Ninive et eux-mêmes « devinrent les maîtres de l’Asie », une position qu’ils tinrent pendant 28 ans. Alors qu’Hérodote déclare que Cyaxares conquit Ninive lui-même, après avoir été libéré des Scythes, cela est impossible car Ninive fut détruite avant 612 av. J.C. et Hérodote répète certainement ici une propagande mède. Strabon, lui, nous raconte plutôt que « Dans les temps anciens l’Arménie régnait sur la totalité de l’Asie après qu’elle eut détruit l’empire des Syriens ». Il confond évidemment la Syrie et l’Assyrie (il mentionne « la Grande Médie » plus loin dans le paragraphe). La Grande Arménie, ce premier pays scythe, selon Diodorus Siculus (2.43) et le témoignage indirect d’Hérodote, montre qu’Ésaïe disait vrai : les Israélites – sûrement avec des Mèdes – détruisirent Ninive et l’empire assyrien (Hérodote 1.102-106, Strabon 11.13.5).
Ésaïe 13 prédit la destruction de Babylone. 13:4 dit que « les royaumes des nations » exécuteront cette destruction. 13:17 indique que les Mèdes seront une de ces nations. 13:3 indique que les enfants d’Israël le seront aussi. 13:12 est certainement une allusion à Cyrus, roi de Perse, qui dirigea la prise de Babylone (voir Ésaïe 44:28). Ésaïe 14:323 est une parabole prédisant la destruction de Babylone. Notez la déclaration d’Ésaïe concernant Cyrus en 45:1 : « Ainsi dit l’Éternel à son oint, à Cyrus, dont j’ai tenu la droite pour soumettre devant lui des nations ; et je délierai les reins des rois, pour ouvrir les deux battants devant lui afin que les portes ne soient pas fermées ». Hérodote dit des Babyloniens : « Une bataille eut lieu à une courte distance de la cité, dans laquelle les Babyloniens furent défaits par le roi perse et où ils se replièrent dans leurs défense. Ils s’enfermèrent eux-mêmes et se préparèrent au siège, ayant collecté à l’avance des provisions pour de nombreuses années en vue de cette attaque ; car quand ils virent Cyrus conquérant nation après nation, ils furent convaincus qu’il ne s’arrêterait jamais et que leur tour viendrait finalement » (1.190). En peu de temps, comme Hérodote le décrit (1.191), les Perses parvinrent à entrer dans la ville en redirigeant l’Euphrate, qui coulait sous les murs de la cité, divisant ainsi la ville en deux parties, chose que les Babyloniens n’avaient pas prévue et dont ils prirent note un peu trop tard. 3
Ésaïe 21 est une parabole qui inclut Élam (la Perse) et la Médie dans la destruction de Babylone. Jérémie 50 et 51 prophétisent aussi la chute de Babylone. Jérémie 50:3-4 indique de façon certaine que les Israélites participeront à la conquête perse de Babylone, comme le font 50:9, 50:20-28, 33-34 et 41-42. Jérémie indique aussi cela en 51:27, une fois que nous savons par l’Histoire que les peuples apparentés aux Scythes (Israélites) habitaient les monts d’Ararat en Arménie. Ashkenaz est une tribu Japhétite (Gen. 10:3). Jérémie 51:31 décrit le système postal perse discuté par Hérodote en 8.98, une sorte de « pony express ». Bien qu’on ne peut dire d’après Hérodote si les Sakae, les Scythes ou d’autres Israélites étaient avec les Perses lors de la prise de Babylone, les archives perses elles-mêmes nous l’indiquent clairement. Hérodote décrit les forces perses en grand détail sous Xerxès, moins de 60 ans plus tard, durant son invasion de la Grèce. En 7.64, il mentionne « les Sacae, ou Scythes » avec les Bactriens. En 7.66 il mentionne les Ariens, Parthes et Sogdiens, les Caspiens en 7.67, et plusieurs fois relie certaines coutumes ou équipements de ces peuples aux Mèdes. En 7.62 il dit : « Ces Mèdes étaient anciennement appelés Ariens par tous les peuples », mais Hérodote là aussi confond certainement les Mèdes avec les Israélites qui avaient été déplacés en Médie par les Assyriens, car les mot « Arya » est le mot hébreu pour « montagne de Yahweh » (notez Daniel 2:44-45). Hérodote nous dit par trois fois (1.215, 4.5 et 7.64) que les Scythes utilisaient la σάγαρις (sagaris) comme arme favorite, et seuls les Scythes sont mentionnés avec cette arme (une fois comme Massagètes). Rawlinson traduit sagaris par « axe de guerre » (comparez Jér. 51:20). Dans son History of the Anglo-Saxons, Sharon Turner déclare que la hache de guerre était l’arme préférée des Saxons, au moins jusqu’à la conquête normande (vol. 1, page 82 ; vol. 2, pages 58, 75 & 76).
En 7.64, Hérodote nous dit encore que les Sacae, les Scythes, « avaient des bonnets foulés et terminés en pointe droite, des hauts-de-chausses ». Un bonnet similaire, pas aussi rigide, peut être vu sur la tête d’un chef germain dessiné sur une coupe et qui rend hommage à Auguste, page 43 du numéro de mai-juin 2001 de Archaeology Odyssey. Le même type de chapeau que celui du chef germain peut être vu page 52 du numéro de novembredécembre 2002 de la Biblical Archaeology Review sur la tête d’une figure mise au jour à Dor en Palestine. En page 49 du même numéro, le même chapeau se remarque dans la fameuse inscription du roi israélite Jehu sur l’Obélisque Noir d’Assyrie. Une tête scythe, c’est sûr !
À présent j’espère qu’il est évident qu’Hérodote, de même que des historiens plus tardifs qui le confirment, était un témoin excellent et de grande valeur de la dispersion des Israélites et donc de l’accomplissement de tant de prophéties les concernant, comme nous l’avons vu avec Ésaïe, Jérémie, Osée, Michée et Sophonie, et même des évidences dans Daniel, qui est une histoire entièrement différente. Il doit maintenant être assez clair que les Israélites de l’Ancien Testament ne sont pas le même peuple que celui que l’on nomme « juif » de nos jours.
- Log in to post comments